Sur les traces des anciens feux

Comme tous les phénomènes climatiques, les feux existent depuis la nuit des temps, bien avant l’arrivée des humains sur terre. Mais avec les dérèglements actuels, jusqu’à quand vont-ils être des puits de carbone pour la planète ?

Ce documentaire démarre par l’écoute d’un feu de forêt. Ce pourrait-être une forêt de la Gironde, non loin de Landiras et du lac de Lamotte, partie en fumée pendant l’été 2022. 32 000 hectares ont alors disparu.

Parmi les nouvelles des dérèglements climatiques, que nous tentons d’absorber quotidiennement, il nous est devenu familier d’entendre que là-bas en Amazonie, par ici en Australie, ou là-haut au Canada… un territoire entier est parti en fumée et avec lui une bonne partie de la faune et de la biodiversité. Ce sont 65 000 hectares de forêts qui ont brûlés en Espagne au 2023. En fin d’été, alors que mille foyers sont encore actifs, ce sont déjà 16 millions d’hectares au Canada qui ont disparus. Une catastrophe de cette ampleur est sans précédent dans l’histoire du Canada.

Les traces de micro-charbons nous ont permis d’apprendre bien des choses sur l’évolution des forêts tropicales d’Afrique jusqu’aux forêts froides des hautes latitudes nord. De tous temps, il existe une relation entre les saisons, les climats et les changements de rotation de la terre autour du soleil. Il s’agit de la théorie de Milankovitch, ou théorie astronomique des changements climatiques.

Dans la Grotte de Tautavel, les scientifiques avaient retrouvé les plus anciennes traces européennes de feux anthropiques, elles dataient de 400 000 ans avant le présent. Mais voilà qu’une équipe de recherche trouve des traces de micro-charbon encore plus anciennes, datant de 560 000 ans avant le présent. Reste à savoir s’il s’agit de feux déclenchés par les humains ou des fragments de charbon déposés là par les vents ou les pluies.

Les forêts sont le second puit de carbone après l’océan. Les arbres, l’humus, la toundra … absorbent et stockent le CO2 tout au long de leur croissance. En France, selon le Giec, la capacité de stockage du CO2 par les écosystèmes forestiers a été divisée par deux en une dizaine d’année. A quel moment vont-elles arrêter d’absorber du Co2 et au contraire devenir source de carbone pour l’atmosphère ?

Un documentaire d’Aline Pénitot, réalisé par Gilles Blanchard.

Avec :

Anne-Laure Daniau, paléoclimatogue, chercheur CNRS, laboratoire Environnement et Paléoenvironnement Océanique et Continental, Université de Bordeaux.

Adam Ali, biologiste, paléo-écologue, Professeur à l’Université de Montpellier, associé à l’Université du Quebec en Abitibi*-*Témiscamingue

Damien Rius, paléo-écologue, Chercheur CNRS, Université de France Conté, Besançon.

Julie Aleman, paléo-écologue, chargée de recherche CNRS, Cerege, Aix-en-Provence

Christian Perrenoud, ingénieur d’étude, géo-archéologue, Museum d’histoire naturelle

Damien Deldique, ingénieur, laboratoire de géologie de l’Ecole normale supérieure.

Lecture : Hervé Pierre, ancien sociétaire de la comédie française.

Prise de son : Geoffrey Marie Anne, Gilles Blanchard

Stagiaire : Myriad Izar

Mixage : Antoine Viossat

Documentation : Anne Lise Signoret

Musiques :

Vikingur Olafsson – The bird as prophet