Le sentiment océanique – La série documentaire – France Culture
Chaque automne, je ressens le même appel marin. Pour les navigateurs au large, c’est le moment des alizées, c’est le moment des grands départs et comme le raconte Isabelle Autissier : “Le grand large commence dans la tête. A partir du moment où, depuis le bord, on regarde le large, qu’on voit la ligne d’horizon et qu’on se demande ce qui est derrière et quand on commence à avoir envie d’aller voir. C’est le grand large de la tête parce que c’est de l’imaginaire.”
Cette année, Aline Pénitot, documentariste, reste à terre, elle est en manque de récits. La littérature maritime en général l’ennuie profondément. Il y est question de voyage initiatique ou de moment de bravoure. Mais alors elle ouvre Le Grand marin de Catherine Poulain un vertige l’envahit. Il commence par « Il faudrait toujours être en route pour l’Alaska, mais y arriver, à quoi bon ».
Il est vrai que ce livre convoque des désirs puissants, des désirs d’océan et de navigations dans le grand nord. Rien de mystique dans cette expérience, rien de l’ordre de la croyance, tout au plus un état modifié de conscience, l’impression d’un corps à corps avec les courants et le monde tout entier, un détachement, une unité très simple. Quelque chose qu’il est bien compliqué de raconter à terre.
Elle se dit alors qu’il serait bon d’aller tendre le micro, d’aller écouter de grands marins, des marins d’expériences et d’accomplissement.
Avec
- Isabelle Joschke, navigatrice en pleine préparation pour le Vendée globle nous emmène dans un entrainement d’hiver au large de Lorient sur un Imoca, son voilier de course au large. Sur Instagram
- Isabelle Autissier, navigatrice, revient sur 50 ans de navigations et livre ce qu’elle appelle « le sentiment du cosmos ».
- Catherine Poulain, pécheure, nous accueille dans sa petite cabane de pêche et nous amène dans cette unité si singulière explorée lors de ses périlleuses pèches au crabe et « c’est vrai que retournant vers les terriens, j’ai l’impression de retourner en moi-même, à moi-même, pffff… c’est ennuyeux, on vit avec soi-même toute sa vie, il faut aussi penser à autre chose »
- Christelle Ferraty, médecin psychologue de la marine nationale, pour une plongée dans le ventre d’un sous-marin qui nous dévoile peut-être quelques clés.
- Alain Gautier, navigateur