Archives pour la catégorie Non classé

4/4 La puissance des vagues

Le sentiment océanique – La série documentaire – France Culture

Presque cachée dans un recoin du Musée Rodin, une vague en marbre-onyx en train de déferler sur trois petites femmes en bronze qui plient les genoux, une vague sculptée, il y a plus d’un siècle par Camille Claudel, un prétexte pour Véronique Mattuissi, responsable du fonds historique du Musée et Aline Pénitot, documentariste, pour imaginer ce que se racontent des trois jeunes femmes, comme le raconte Laurie Peschier-Pimont “C’est à la fois une confrontation et un désir de baigner dans la puissance. Et puis il y a vraiment cet abandon. Ce désir de céder à ce qui est, de rendre les armes en se disant que c’est la puissance qui va nous prendre si on se laisse traverser. C’est un moment où les puissances entrent en dialogue, elles entrent en écho, elles deviennent sœurs.”

Que sont-elles devenues ? Elles pourraient être scientifique, artiste, surfeuse, écrivaine et coureuse au large. Elles mesurent, quantifient, chorégraphient, explorent au large ou sur le littoral la puissance des vagues très énergétiques. Et parfois en période de tempête. Non dans un désir de conquête et d’exploit, elles vont bien au-delà pour nous raconter leur rapport à la puissance de l’océan. Une puissance paradoxale, à la la fois jouissive et sidérante car Laurie-Peschier Pimont a “ l’impression que c’est la vague qui m’a choisie. Elle me soulève, elle m’embarque, elle me roule dessus.”

Avec

3/4 Etel ou l’attraction du bord de mer

Le sentiment océanique – La série documentaire – France Culture

Un soir de décembre, Vincent Courtois, fameux violoncelliste, est assis dans un bar de Belleville à Paris. Il a appelé Aline Pénitot, documentariste, pour discuter Océan. Une bien étrange conversation s’installe.

Il lui parle d’Etel, d’Etel et d’Etel que Tifenn Yvon connait bien “On ne joue pas avec la barre d’Etel. Elle nous rappelle toujours que la nature est forte et son existence en est la preuve. Elle a beau être mue par les vents et les courants, elle est toujours là. Elle résiste, toujours là.” Il décortique de son attachement à la pêche au bar, aux tourbillons du pont Lerois dont il faut se méfier quand il sort son petit cannot. Il lui parle des anciens, des anciennes, d’une rivière, d’un sémaphore, d’une barre très dangereuse, de morts. Jusque-là, ce serait une histoire bretonne fascinante parmi des milliers d’histoires bretonnes fascinantes. Mais voilà, toute amitié bue, Aline Pénitot se dit que Vincent Courtois ne l’aurait pas convoquée pour parler Océan un soir de décembre sans qu’un paysage ne se cache par-delà la conversation, par-delà les mots, sans doute dans un sentiment océanique, un sentiment décrit par Romain Rolland et qui peut survenir sans crier gare par exemple en observant un paysage ou en écoutant de la musique.

Elle comprend que peut-être, il se joue là-bas quelque chose de très étrange. Elle part avec des micros, elle s’installe au sémaphore, suis le rythme des quarts de veilles, remonte la rivière, rencontre des personnages comme Yaouenn Sabot qui scrute l’horizon “Ça invite à imaginer, à se poser des questions, à voyager. On lève le nez des dizaine de fois par jour au contact de l’horizon. Au final, le paysage, c’est aussi un membre de la famille”.

Elle revient avec des questionnements. Et puis, elle fait écouter à Vincent Courtois son paysage, ses questionnements, il prend son violoncelle, il répond, il écoute Etel.

Avec

  • Vincent Courtois, violonceliste
  • Jean-Pascal Le Hyaric, sémaphoriste
  • Tifenn Yvon, ostréicultrice
  • François Malette, patron SNSM
  • Yaouenn Sabot, garde du Littoral
  • Jean-Noël Yvon, ostréiculteur
  • Vincent Hinault, professeur d’Eps et Kitsurfeur

2/4 Ne faire qu’un avec le grand large

Le sentiment océanique – La série documentaire – France Culture

Chaque automne, je ressens le même appel marin. Pour les navigateurs au large, c’est le moment des alizées, c’est le moment des grands départs et comme le raconte Isabelle Autissier : “Le grand large commence dans la tête. A partir du moment où, depuis le bord, on regarde le large, qu’on voit la ligne d’horizon et qu’on se demande ce qui est derrière et quand on commence à avoir envie d’aller voir. C’est le grand large de la tête parce que c’est de l’imaginaire.”

Cette année, Aline Pénitot, documentariste, reste à terre, elle est en manque de récits. La littérature maritime en général l’ennuie profondément. Il y est question de voyage initiatique ou de moment de bravoure. Mais alors elle ouvre Le Grand marin de Catherine Poulain un vertige l’envahit. Il commence par « Il faudrait toujours être en route pour l’Alaska, mais y arriver, à quoi bon ».

Il est vrai que ce livre convoque des désirs puissants, des désirs d’océan et de navigations dans le grand nord. Rien de mystique dans cette expérience, rien de l’ordre de la croyance, tout au plus un état modifié de conscience, l’impression d’un corps à corps avec les courants et le monde tout entier, un détachement, une unité très simple. Quelque chose qu’il est bien compliqué de raconter à terre.

Elle se dit alors qu’il serait bon d’aller tendre le micro, d’aller écouter de grands marins, des marins d’expériences et d’accomplissement.

Avec

  • Isabelle Joschke, navigatrice en pleine préparation pour le Vendée globle nous emmène dans un entrainement d’hiver au large de Lorient sur un Imoca, son voilier de course au large. Sur Instagram
  • Isabelle Autissier, navigatrice, revient sur 50 ans de navigations et livre ce qu’elle appelle « le sentiment du cosmos ».
  • Catherine Poulain, pécheure, nous accueille dans sa petite cabane de pêche et nous amène dans cette unité si singulière explorée lors de ses périlleuses pèches au crabe et « c’est vrai que retournant vers les terriens, j’ai l’impression de retourner en moi-même, à moi-même, pffff… c’est ennuyeux, on vit avec soi-même toute sa vie, il faut aussi penser à autre chose »
  • Christelle Ferraty, médecin psychologue de la marine nationale, pour une plongée dans le ventre d’un sous-marin qui nous dévoile peut-être quelques clés.
  • Alain Gautier, navigateur

4/4 A la recherche de la lumière dans les abysses

Ce que les animaux doivent à la nuit / La Série Documentaire / France Culture

Depuis la nuit des temps, il semble que nous cherchions de la lumière dans l’obscurité. Et parfois, elle vient à nous, un soir lors d’une balade sur la plage. Alors que des vagues bleutées se brisent sur le rivage ; la bioluminescence semble surgir des grands fonds océaniques.

Ils sont peu nombreu-x-ses celles et ceux qui vont chercher au-delà de la surface et qui s’engouffrent dans l’océan profond. L’océanologue Séverine Martini explique la complexité de son travail : “La bioluminescence, c’est une émission de lumière vraiment très faible, la technologie qui permet d’enregistrer des images de la bioluminescence doit donc être extrêmement pointue, et ça fait seulement quelques années, 5-10 ans, qu’on a des caméras et des appareils photo numériques qui sont suffisamment sensibles aux faibles lumières dans le noir complet pour enregistrer des images d’organismes bioluminescents.

Nous partons depuis la baie de Villefranche jusqu’à 2400 mètres de fond au large de Toulon. Christian Tamburini, directeur de recherche au CNRS explique l’intérêt de ce site : “Quand on étudie les milieux profonds, les côtes méditerranéennes sont idéales. La Méditerranée est souvent considérée comme un mini océan parce que les changements que l’on peut voir au niveau de la Méditerranée pourraient être représentatifs de ce qui peut se passer à l’échelle globale au niveau de l’océan. On essaye de déterminer des tendances que l’on voit éventuellement plus rapidement sur la Méditerranée pour essayer de les extrapoler au niveau de l’océan”.

À bord du sous-marin Pourquoi pas ? puis du Nautile, nous allons plonger avec des robots sous-marins, bathybot et la bathyfamily, à même de capter la bioluminescence sous-marine. Ils sont trois à descendre dans ces profondeurs, ils témoignent : “On descend dans la sphère, comme les capsules Apollo. On est trois personnes à l’intérieur durant toute la mission du sous-marin. Le pilote, qui est allongé en bas à gauche, le scientifique qui est allongé à côté dans une bannette en bas à droite, et le copilote qui est assis en position centrale dans la sphère”.

Une descente comparable à un décollage vers la lune : “On ne sait pas si on part au fond de la mer ou si on part dans l’espace, et c’est assez bizarre comme sensation“, “on s’envole. On sent juste que l’on est libre, on n’est plus fixé”, jusqu’à atteindre les profondeurs : “On découvre l’océan profond, et là, c’est un monde merveilleux, plein de particules, plein de choses, plein de vie. Ce n’est pas de l’eau pure contrairement à ce que l’on peut anticiper, de temps en temps, on voit passer une grosse crevette qui passe devant le hublot. Puis on descend tout sereinement, tranquillement. C’est super paisible.

La profondeur moyenne de l’océan est de 3800m et encore en 2022, l’humanité n’a exploré qu’une toute petite partie des abysses. Bathybot va rester dans cette obscurité pendant 10 ans. Relié au continent, il va permettre de percer quelques mystères saisonniers ou capter des phénomènes bioluminescents encore inconnus, ce qui enthousiasme Séverine Martini : “Il y a forcément des choses insoupçonnées que l’on va découvrir, j’ai extrêmement hâte de voir ce qui va se passer au fur et à mesure des saisons, des années, des jours et des nuits. Forcément, c’est extrêmement excitant comme projet.”

Un documentaire d’Aline Pénitot, réalisé par Anne Depelchin.

Avec :

Catherine Vadon, Océanologue,

Séverine Martini, Océanologue, CNRS, Institut méditerranéen d’océanologie,

Evelyne Houliston, Directrice de recherche, Institut méditerranéen de Villefranche sur mer,

Gilles Ferrand, commandant du Pourquoi Pas ?, Genavir

François-Xavier Briand, Lieutenant, Genavir

Eva Castillo, officier polyvalente, Genavir

Aurore Lambert, matelot de roulante, Genavir

Guillaume De Parceval, Co-pilote du Nautile, Genavir

Christian Tamburini, Directeur de recherche au CNRS. Institut méditerranéen d’océanologie,

Dominique Lefevre, Directeur de Recherche au CNRS. Institut Méditerranéen d’Océanologie,

Marthe Vienne, étudiante, Institut Méditerranéen d’Océanologie,

Carl Gojak, ingénieur de recherche,CNRS, DT INSU.

Remerciements particulier à l’Institut Méditerranéen d’Océanologie, CNRS.

Et à l’Ifremer, au Cnrs, à l’Institut national des sciences de l’Univers, à l’European Multidisciplinary Seafloor and water column Observatory.

3/4 L’intensité animale des nuits tropicales

La Série Documentaire / France Culture

Nous allons entendre que la densité animale des nuits tropicales semble avoir posé à ces explorateurs bio-acousticiens, naturalistes ou musiciens un grand nombre de questions. Est-ce que les animaux s’entendent ? Est-ce qu’ils partagent l’espace sonore ? Est-ce qu’ils partagent le temps de la nuit ? Est-ce qu’ils fabriquent cette harmonie qui semble évidente à leur écoute ? Est-ce qu’ils ont des stratégies de groupe pour prendre place ? Est-ce que nos questions sont anthropocentrées ?

Pour le bio-acousticien Jérôme Sueur ce qui est certain, c’est “que l’on peut suivre la biodiversité, l’analyser, la comprendre, tout simplement en l’enregistrant et en l’écoutant”, pour lui, cette ressource sonore est essentielle : “La diversité que l’on connaît en forêt tropicale, la diversité des formes, des couleurs, on la retrouve dans son acoustique”, son objectif est “de suivre le paysage et l’environnement sonore de la forêt sur le long terme, pendant une quinzaine d’années. L’idée est d’essayer de voir s’il y a un changement dans ces paysages sonores, notamment dans leur rythme annuel, dans leur saisonnalité, et ce, en fonction des changements qui peuvent arriver, notamment les changements liés au réchauffement climatique“. Il précise que dans ce travail acoustique “On ne cherche pas à faire du beau. On cherche à avoir des informations”.

Pour le compositeur et ornithologue Bernard Fort, la démarche est différente, l’importance n’est pas de reconnaître les animaux qu’il enregistre : “Les insectes, je les prends comme des objets sonores, pour moi, ce sont des objets anonymes. Écouter ces sons comme des objets, c’est une posture acousmatique, c’est l’idée de prendre un son et de le considérer comme un son et avoir une lecture, une écoute de ce son très abstraites“. Son projet, est, comme il l’explique de reconstituer un paysage sonore pour donner à entendre son identité : “L’idée, c’est de prélever quelque chose de réel et de l’amener à l’écoute de l’autre. Et comment je vais m’y prendre ? Je vais reconstruire un paysage à partir d’éléments que je vais repérer et que je vais compter, que je vais identifier dans ce qui m’entoure“.

Un documentaire d’Aline Pénitot.

Avec :

Bernard Fort, compositeur et ornithologue,

Jérôme Sueur, bioacousticien,

Thomas Tilly, compositeur de musique expérimentale,

Antoine Fouquet, biologiste,

Thierry Aubin, bioacousticien.

2/4 Au bord d’une mare au Kenya

La Série Documentaire / France Culture

Au crépuscule, les mares deviennent des lieux de rassemblements pour un bon nombre d’espèces qui pendant la journée étaient plutôt dispersées dans la Savane.

Oublions un instant les imposants barrissements et, les rugissements, il se joue là, dans l’humidité de la nuit, un tout autre cinéma, un cinéma sonore, délicat, rare. L’audio-naturaliste, Fernand Deroussen remarque : “Les sons entendus durant ces nuits sont relativement subtils pour des gros mammifères, c’est très étrange. On pourrait penser qu’un éléphant qui arrive dans un buisson, c’est comme une boule de billard dans un magasin de porcelaine : ça fait tout exploser. Eh bien non ! Ils passent doucement, on ne les entend pas marcher, on les entend à peine souffler”.

Cachés dans une tente, dans un affut, les audio-naturalistes, les preneurs de son vivent quelques étranges aventures nocturnes pour les besoins d’une exposition ou à la demande des scientifiques.

Alors de nuit, le point de vue laisse place au point d’écoute des présences animales nocturnes. La biologiste Aude Lalis raconte une nuit autour d’un point d’eau dans la savane : “Le défilé des animaux est constant, c’est assez incroyable parce qu’on peut avoir en début de nuit les zèbres, puis ensuite les girafes, puis vont arriver les prédateurs : les lions, les hyènes. Ça va défiler comme ça, par clans d’espèces jusqu’aux premières heures de la matinée.” Elle voit dans ce cortège une véritable cohabitation : “C’est une harmonie, on a l’impression quelquefois d’être dans un tableau qu’on aurait nous-mêmes peint en mettant les espèces qu’on aime et dont on imagine la présence en Afrique”.

Fernand Deroussen évoque ce qu’il ressent en écoutant les sons de cette savane nocturne : “On est comme dans un concert. Vous avez les altos, vous avez les violons, vous avez la contrebasse, vous avez les percussions, et chacun est à sa place, ça se perçoit parfaitement dans le mouvement musical. Et là, c’est pareil, on sent que chaque espèce est à sa place sans gêner l’autre. Du coup, ça devient très beau à l’écoute. Et pourtant, ce n’est pas de la musique”.

Un documentaire d’Aline Pénitot.

Avec :

Fernand Deroussen, audio-naturaliste,

Damien Perrollaz, ingénieur du son,

Annemarie Ohler, herpétologiste,

Géraldine Véron, zoologiste,

Paul-André Calatayud, entomologiste,

Aude Lalis, biologiste.

1/4 Dans L’obscurité des montagne de l’Ariège

La Série Documentaire / France Culture

Quelque chose se cache, se niche, se terre dans l’obscurité. Depuis l’adolescence, Julien Vergne imite les rapaces nocturnes qu’il sait reconnaître à l’oreille : “J’ai appris en me baladant dans la nature et notamment la nuit quand j’étais adolescent. J’adorais les balades nocturnes ou passer la nuit dans des arbres à écouter tous les sons qu’il y avait. Il y a plein de sons que j’entendais, mais je ne voyais pas de quel animal il s’agissait. Puis j’ai réussi à en apercevoir, j’ai regardé des reportages et écouté des CD de sons d’animaux, j’ai pu alors mettre un nom sur les sons que j’entendais régulièrement”.

Chaque année, en début d’été, il effectue ainsi à la voix une repasse pour compter les chouettes chevêches et autres hiboux petits duc autour du mas d’Azil, des animaux qu’il connaît par cœur et qu’il raconte : “Ce qui frappe les gens avec la chouette chevêche ce sont ses yeux jaunes très perçants. On l’appelle la chevêche d’Athéna, parce que c’était la chouette d’Athéna, déesse de la sagesse et de la guerre, c’est d’ailleurs la plus ancienne représentation qu’on a de cet animal. Et certains disent que cette chouette-là est aussi dotée d’une certaine sagesse, notamment par rapport à son regard qui nous scanne, qui lit dans nos pensées. On a l’impression qu’elle nous dévisage et qu’elle nous juge, c’est un peu impressionnant”.

Et il y a cette grotte, dans laquelle se niche une longue histoire nocturne animale et dans laquelle nous embarque Laurent Bruxelles, karstologue et géoarchéologue : “O_n est dans la grotte du Mas d’Azil, on vient de monter dans ses parties hautes, on s’est éloigné de la rivière – qui fait un bruit qu’on entend au loin – et là on part petit à petit dans ses zones les plus profondes. On va rentrer dans le cœur de la montagne et tout va changer. Maintenant, on va être dans le noir absolu. Plus aucun bruit. Autant ici, on sent encore les variations du climat, on sent la température, mais on va passer un sas que les hommes préhistoriques utilisaient parce que, justement, il faisait meilleur dans cette partie de la grotte. Et aujourd’hui, les chauves-souris y sont aussi parce qu’elles bénéficient de ce climat._”

Un documentaire d’Aline Pénitot, réalisé par Anne Depelchin.

Avec :

Florine Fevre, accompagnatrice en montagne, Vallée du Couserans

Delphine Rabier, historienne de l’art, médiéviste,

Julien Vergne, ornithologue, Ana-Cen Ariège

Loïc Hardouin, enseignant à l’Institut supérieur de l’environnement,

Laurent Bruxelles, karstologue et géoarchéologue,

Simon Potier, fauconier et chercheur en écologie sensorielle,

Fabrice Bertile, biologiste, Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien

Biography – contact

@Bérangere Lopez Oros

Great-great-great-great-granddaughter of a Norman corsair, Aline Pénitot was born on dry land. After being pursued by serious studies, she often escapes, on a sailboat, across the oceans. She starts to feel far away when reaches a place where no airplane can land.

Moored for several years at the electro-acoustic studio of Christine Groult, she now electro-acoustic composer and documentaries producer for France Culture and other radio stations. Her latest, hybrid creations have found her in dialogue with musicians such as Sophie Bernado, Vincent Courtois, and Jasser Haj Youssef. Her compositions and pieces for radio have been programmed in numerous festivals as well as being broadcast on France Culture, France Musique, the RTE, the RTBF (Belgian radio), and on the Greenlandish radio waves… In 2019, she produced 4 radio documentaries about whales and dolphin and in 2020 about our intimate relationship with the ocean. This work was acclaimed by the press (Le Monde, les Inrocks, Télérama, Philosophie Magasine, Psychologie Magasine…).

The recipient of numerous grants (du côté des ondes, brouillon d’un rêve/SCAM, the Pierre Scheaffer grant/SCAM, Phonurgia Nova, Dicream/CNC), she is also a graduate of the Université de Paris-Saclay Diagonal and of the Prototype program at the Fondation Royaumont (France). She has been in residence at Radio France’s Groupe de Recherche Musicale, at Why Note (musical programming at Dijon’s Consortium arts center), at the CCR les Dominicains of Guebwiller (France), as well as at the Cité des Arts in Saint-Denis (Reunion Island). She is involved in an ongoing music/science research project with the bio-acoustician Olivier Adam and the hydrologist Nadia Sénéchal. She works an interface of human-whale music games. Aline is an active member of the Fair-Play network.

Puissantes – propos sur l’influence des vagues << performance 8.1

PUISSANTES est un projet de fiction transmédia d’Aline Pénitot en collaboration avec Nadia Sénéchal, enseignante chercheuse au sein du laboratoire EPOC, environnement et paléoenvironnement océanique et continental, Université de Bordeaux. Elle est spécialiste de la transformation des vagues en zone de surf et de l’impact des tempêtes sur le littoral. Aline Pénitot est compositrice de musique concrète et documentariste sonore pour France Culture. Elle mène un travail au long court sur les relations musique et environnement. Toutes les deux sont marines. Elles ont une pratique profonde du corps engagé dans l’océan. Dans l’océan puissant.

Biscarosse_PUISSANTES-050.top.top

(Photo Gautier Dufau)

Nadia mesure les ondes des vagues et ses paramètres : hauteurs, fréquences, longueurs d’ondes, harmoniques, pulsations, dissipation,… Autant de termes directement utilisés en musique. À partir de ces données, et d’entretiens enregistrés, Aline Pénitot crée à Guidel une installation sonore  sur les liens profonds que nouent plusieurs femmes avec la mer et la puissance de l’océan : Isabelle Autissier (écrivaine, navigatrice, et la vague scélérate), Laurie Peschier-Pimont (chorégraphe et surfeuse), Véronique Mattiussi (historienne)…

Conception, compositions, prises de son : Aline Pénitot / Témoignages : Nadia Sénéchal, professeure en hydrodynamique littorale et en dynamique des plages sableuses, spécialiste des vagues en période de tempête ; Isabelle Autissier, écrivaine, navigatrice ; Laurie Peschier-Pimont, surfeuse, chorégraphe ; Véronique Mattiussi, historienne, spécialiste du fond historique du musée Rodin, autrice de « Camille Claudel, l’insoumise » / Scénographie :  Perrine Villemur / Voix chantée : Emily Lechner, Antoine Ageorges (Le Chardon) / Avec le soutien de l’Université et de l’Idex de Bordeaux, du laboratoire EPOC, environnement et paléo-environnement océanique et continentaux, et de L’ESTRAN.

Partenaires

Why Note – Dijon. Why Note s’inscrit dans une démarche ouverte de production,
de diffusion et de sensibilisation aux musiques créatives. Why Note
développe un accompagnement sur mesure de projets de musiciens qui souhaitent
s’aventurer dans des territoires inconnus. Par exemple, à travers le
projet de création musicale et d’instruments par le contrebassiste Sébastien
Bacquias au sein de la classe d’Ebénisterie d’un lycée professionnel. Projet
finaliste du Prix de l’audace artistique et culturel 2017. L’Echo des saisons,
un projet du même type, mené auprès des patients souffrant de pathologies
graves a reçu le Trophée régional de l’innovation sociale de l’AG2R La
Mondiale en 2016. La rencontre avec Aline Pénitot fait résonance avec l’engagement
sociétal des projets soutenus par Why Note tout en questionnant la
place et le rôle de l’artiste au-delà des cercles culturels habituels.
Why Note supporte et développe directement le projet, met à disposition du
projet sa chargée de développement, Cristina Anghel. Elle travaille la diffusion
et les partenariats auprès du réseau Tras (24 acteurs nationaux qui s’engagent
pour le développement des projets musique-science), du réseau des
Centres Nationaux de création musicale, des réseaux de Bourgogne Franche
Conté, des réseaux liés à la musique créative. Why Note a sollicité une aide
directe de l’Etat pour la compositrice Aline Pénitot. La commande d’Etat est
une reconnaissance par l’Etat du métier de compositeur et de son travail ; elle
soutient l’effort accompli par les structures de création, de production et de
diffusion auprès du public présentant les oeuvres commandées.

Abyss – La réunion. Fondée en 2009, Abyss est une association réunionnaise à but non
lucratif, dédiée à l’observation, à la découverte et la protection des mammifères
marins et de l’océan. Elle regroupe aujourd’hui plus de 150 adhérents, issus
de milieux différents. Les principaux objectifs de l’association sont : observer
et étudier les cétacés de l’Océan Indien, développer des programmes scientifiques
et éco-volontaires, mener des actions de préservation et de protection
des espèces menacés (baleines, dauphins), agir et sensibiliser la population
sur la préservation du sanctuaire Océan Indien. Abyss mène ainsi plusieurs
projets à caractère scientifique à l’échelle de l’île et plus largement sur la zone
Océan Indien. Compte tenu notamment des phénomènes de migration de certaines
espèces, la question de la préservation des cétacés ne peut en effet être
pertinente qu’à une échelle plus étendue.

• Institut Jean Le Rond d’Alembert, équipe Lam, Université Pierre et Marie
Curie – Paris. L’équipe de recherche rassemble des spécialistes en acoustique
musicale et mécanique vibratoire. Elle travaille sur l’analyse d’instruments
traditionnelle et imagine de nouvelles lutheries. Elle s’intéresse également
à de nouveaux sons, notamment issu de l’acoustique environnementale.
L’Institut Jean Le Rond d’Alembert est un laboratoire de recherche dont la
vocation est d’étendre le champ des connaissances dans tous les domaines
de la mécanique, de l’acoustique et de l’énergétique. L’équipe Lutheries-
Acoustique-Musique (Lam, lam.jussieu.fr) a été le laboratoire pionnier en
recherche en acoustique musicale. De renommée scientifique internationale basée en particulier sur la qualité de ses publications scientifiques et de ses
collaborations internationales, elle est organisée autour de trois composantes
de recherche multidisciplinaire : l’analyse des liens entre physique des
instruments de musique et techniques de jeu incluant l’étude de la perception/
cognition, la préservation et la numérisation des enregistrements audio, et
enfin l’acoustique architecturale.
Le Lam est présent dans toutes les étapes du projet et met à disposition du
projet Olivier Adam en lien avec ses étudiants.

• Césaré, Centre national de création musical – Reims. Césaré est, depuis
juillet 2006, l’un des six centres nationaux de création musicale répartis sur
l’ensemble du territoire. Il est dirigé par le compositeur Philippe Le Goff. Ses
missions sont essentiellement liées à la création musicale et sonore. Césaré
favorise l’émergence d’oeuvres originales à la frontière des styles musicaux
et des disciplines artistiques. À ce titre, Césaré est coproducteur d’un festival
avec La Cartonnerie, et développe une politique de commandes, de résidences
et de formations autour des nouveaux langages musicaux et des technologies
audio-numériques. Césaré se veut un lieu de rencontres entre les artistes
et le public, ouvert au monde et sensible au moindre frémissement de la
création. Soutien historique du projet depuis le début, Césaré accueille des
périodes de résidences et d’enregistrements, apporte son expertise quant au
développement artistique du projet.

• Association Dirac – Nogent-sur-Marne. Association dirigée par Olivier
Adam, elle participe à la réalisation de travaux de recherche en traitement du
signal appliqué à l’acoustique, et en particulier d’une part, à la bioacoustique,
l’acoustique sous-marine et d’autre part à l’acoustique musicale. Elle permet
la diffusion des connaissances en acoustique, en traitement du signal,
en bioacoustique et en acoustique musicale, en favorisant les échanges
intellectuels relatifs à ces spécialités aux moyens de toutes actions concourant
à ce but, directement ou indirectement, par exemple au moyen de travaux,
missions, ateliers, conférences, congrès, expositions ou publications. Elle
organise des événements et des expertises. Elle finance des missions pour
des jeunes étudiants, les aide à aller dans des conférences et l’organisation
d’événements.
> L’association